Y'a des jours comm' ça, on est tout morose,
On vasouille, on traîne, on rêve, on languit,
On s'dit: « Voyons voir.,. j'ai envie d'quelqu'chose... »,
Mais on n'sait pas d'quoi ». Alors on s'ennuie.
On est mou d'partout, on n'a plus d'reflexes...
« J'ai faim... j'ai pas faim... j'ai froid... non, j'ai chaud... »
Et pendant des heur's on est là, perplexe,
Cinq minut's sur l'ventr', cinq minut's sur l'dos.
Y'a des jours comm' ça, on est tout morose,
On vasouille, on traîne, on rêve, on languit,
On s'dit: « Voyons voir... j'ai envie d'quelqu'chose... »,
Mais on n'sait pas d'quoi… ». Alors on s'ennuie.
On est mou d'partout, on n'a plus d'reflexes...
« J'ai faim ... j'ai pas faim ... j'ai froid ... non, j'ai chaud ... »
Et pendant des heur's on est là, perplexe,
Cinq minut's sur l'ventr', cinq minut's sur l'dos.
On mang'sans manger, comme on boit sans boire,
On va fair'pipi sans mêm y penser …
On met la pagaïe dans ma grande armoire
Sans avoir besoin de rien y chercher.
L'air désabusé on passe un'chaussette
Comme on n'trouve pas l'autre on laisse tout en plan …
« Qu'est-c'que ça veut dire un « anachorète ? »
« Deux cents mètr's carrés est-c'que ça fait grand ??? »
On va sur l'balcon … la rue … les gens passent ….
On crache un peu d'ssus …. Oh, pas méchamment.
Puis on lève'le nez … on r'garde dans l'espace …
Mais c'est grand l'espace … et c'est fatiguant !
Y'a un'cour en bas, où l'soleil s'arrête.
C'est triste. Et on pense, philosophiquement,
Que le seul moyen, pour pas qu'on s'embête,
C'est encor' d'avoir des emmerdements.
Extrait de "Robert Lamoureux: Recueil N°1 : Ses monologues et ses poèmes"
© COMUFRA Editions Musicales 2006